
L’arrêté attendu depuis des mois est enfin paru ! Depuis le 30 avril 2025, les Infirmiers en Pratique Avancée (IPA) peuvent officiellement réaliser des primo-prescriptions, marquant une étape importante dans l’évolution de leur rôle au sein du système de santé.
Concrètement, qu’est-ce que cela change ?
- ✅ Accès direct : les patients peuvent désormais consulter un IPA sans prescription médicale préalable, y compris dans les maisons de santé, centres de santé ou établissements hospitaliers.
- ✅ Primo-prescription : les IPA sont autorisés à prescrire certains médicaments, dispositifs médicaux ou prestations de santé dès la première consultation.
- ✅ Actes techniques étendus : de nouveaux actes comme la pose de sondes, les sutures simples, les échographies vésicales ou les tests rapides sont désormais dans leur champ de compétences.
Cette mesure s’inscrit dans la continuité de la loi Rist 2, visant à renforcer l’accès aux soins et à mieux répartir les compétences entre professionnels de santé.
Une avancée, mais aussi des défis
L’Union nationale des IPA (Unipa) et l’Association nationale française des IPA (Anfipa) saluent unanimement cette publication, qu’elles considèrent comme un "signal fort" de confiance envers la profession. Mais pour ces organisations, cette première liste de prescriptions doit évoluer : elles appellent à l’élargir et à l’adapter davantage aux besoins du terrain.
Certaines inquiétudes persistent, notamment sur les modalités de collaboration entre IPA et médecins, ou sur la sécurisation de l’exercice. Le Haut Conseil des Professions Paramédicales (HCPP) a d’ailleurs exprimé des réserves, notamment sur la nécessité de mieux encadrer cette nouvelle autonomie.
Un levier face aux déserts médicaux
Pour les professionnels comme pour les autorités de santé, cette évolution est surtout une réponse concrète aux tensions sur les soins primaires :
- moins d’attente pour les patients,
- une offre renforcée dans les zones sous-dotées,
- un accès aux soins facilité grâce à une meilleure répartition des compétences.
Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a salué cette "avancée fondamentale", qui s’inscrit dans le pacte de lutte contre les déserts médicaux et souligne l’engagement collectif des professionnels de santé à faire progresser le système de soins.
Cette primo-prescription des IPA ouvre la voie à une transformation durable de l’organisation des soins primaires, au bénéfice des patients et des territoires.
Sources :
Hospimédia